Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/422

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les a plus blanches. § 18[1]. Les dents qu’on appelle canines séparent les incisives des molaires, et elles ont une forme qui tient des unes et des autres ; elles sont larges par le bas, et elles sont pointues par le haut.

§ 19[2]. Les mâles ont plus de dents que les femelles, aussi bien chez l’homme que dans les moutons, les chèvres et les porcs. On n’a pas pu encore faire de ces observations sur les autres animaux. Ceux qui ont un plus grand nombre de dents sont en général aussi d’une existence plus longue, de même que ceux qui ont moins de dents et des dents plus écartées vivent moins longtemps.

§ 20[3]. Les molaires qu’on appelle Crantères ne poussent dans l’homme que les dernières, d’ordinaire vers vingt ans, pour les hommes et pour les femmes

  1. Les dents qu’on appelle canines. Cette expression inventée par la science grecque est restée jusqu’à nous, et elle ne changera pas. La position des Canines et leur forme sont bien celles qu’indique Aristote.
  2. Aussi bien chez l’homme. Ceci paraît être une erreur ; et dans notre espèce, les femmes n’ont pas un moindre nombre de dents. Voir Buffon, chapitre de l’Homme, Enfance, p. 345, éd. de 1830. Il n’est pas sûr que cette différence existe dans les autres espèces qu’Aristote nomme ici, à la suite de l’homme. — Ceux qui ont un plus grand nombre de dents. Ceci est tout au plus vrai avec la restriction que fait l’auteur : « En général ». Le chien et le cheval ont plus de dents que l’homme ; et cependant ils vivent moins longtemps. — Plus écartées. L’expression grecque peut avoir aussi ce sens. Il est certain que quand on a des dents très solides, la mastication des aliments se fait mieux, et que la santé en profite beaucoup.
  3. Crantères. J’ai reproduit littéralement le mot grec, plutôt que d’adopter l’expression de « Dents de sagesse », comme l’ont fait plusieurs traducteurs. C’est bien la locution moderne ; mais les Grecs n’avaient pas songé à cette métaphore. — Était très-douloureuse. Elle l’est même dans la jeunesse. Aristote aurait pu ajouter que ces dents, venues postérieurement, durent moins que les autres, après avoir eu beaucoup de peine à se faire leur place. Voir Buffon, chapitre de l’Homme, de l’Enfance, p. 344.