Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/423

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également. On a déjà vu quelques femmes à qui des molaires ont poussé à l’âge de quatre-vingts ans ; mais cette pousse était très-douloureuse. On l’a vue aussi chez des hommes ; mais ce phénomène ne se produit que quand, dans sa jeunesse, on n’a point eu de Crantères.

§ 21[1]. L’éléphant a quatre dents de chaque côté ; elles lui servent à broyer sa nourriture, qu’il réduit en une sorte de farine. Outre ces quatre dents, il a encore les deux grandes qu’on connaît. Le mâle a ces deux dents fortes et relevées ; dans la femelle, elles sont petites, et tournées en sens contraire de celles du mâle, puisqu’elles regardent en bas. C’est dès le moment même de la naissance que l’éléphant a des dents ; mais tout d’abord, les grandes ne sont pas apparentes. Sa langue est très petite, et renfoncée de telle sorte qu’on a quelque peine à la voir.

  1. L’éléphant a quatre dents de chaque côté. C’est fort exact. Seulement, Aristote n’a pas observé un fait très-singulier dans les mâchelières de l’éléphant, c’est qu’elles se succèdent non pas verticalement comme chez les autres animaux, mais d’arrière en avant, de telle manière qu’une dent usée est poussée en avant par celle qui vient après. L’éléphant, par suite de cette organisation, a tantôt une ou deux mâchelières de chaque côté, quatre ou huit en tout, selon les époques ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 239.—Les deux grandes. Les défenses proprement dites.