Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/442

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ensuite dans le bec. Autre singularité : il tourne son cou en arrière, sans que le reste de son corps bouge en quoi que ce soit, comme le font les serpents. Il a de très-grands ongles, qui ressemblent à ceux des geais ; sa voix est aigre et sifflante.

§ 5[1]. Les oiseaux ont bien une bouche ; mais chez eux, elle est toute particulière. Ils n’ont, en effet, ni lèvres, ni dents ; ils ont un bec. Ils n’ont pas non plus d’oreilles, ni de nez ; mais ils ont les conduits de ces deux sens, de l’odorat dans le bec, et de l’ouïe dans la tête. § 6[2]. Comme tous les autres animaux, ils ont deux yeux, mais dépourvus de cils. Les oiseaux qui sont lourdement construits

  1. Ils ont un bec. La zoologie moderne ne paraît pas attacher autant d’importance au bec, dans l’organisation de l’oiseau. — Ils n’ont pas non plus d’oreilles, ni de nez. Il faut entendre que les oreilles et le nez des oiseaux n’ont rien de saillant au dehors, si ce n’est dans les oiseaux de nuit, qui seuls ont une grande conque extérieure. L’ouverture de l’oreille est généralement recouverte de plumes. — L’odorat dans le bec. L’organe de l’odorat chez les oiseaux est caché dans la base du bec ; il est très-sensible. Voir Cuvier, Règne animal, tome I, page 305. — Et de l’ouïe dans la tête. « Les canaux semi-circulaires des oiseaux, dit Cuvier, sont grands et logés dans une partie du crâne, où ils sont environnés de toutes parts de cavités aériennes, qui communiquent avec la caisse »; Cuvier, loc. cit.
  2. Ils ont deux yeux. Les yeux des oiseaux sont proportionnellement plus grands que dans l’homme et dans les quadrupèdes. — Qui sont lourdement construits. Ou « Qui volent lourdement ». — Mais tous peuvent aussi couvrir l’œil… de la caroncule. Buffon s’étend longuement sur la construction de l’œil des oiseaux, et il décrit les deux membranes, l’une plus extérieure, et l’autre qui est située au fond de l’œil ; Discours sur la nature des oiseaux, t. XIX, p. 26, éd. de 1830, et Cuvier, Règne animal, tome 1, p. 305. Buffon insiste beaucoup sur l’étendue prodigieuse de la vue dans les oiseaux, et il en donne des raisons décisives. Aristote n’a fait aucune remarque sur ce point, qui est d’ailleurs d’une observation facile. — Les oiseaux de nuit. Ces oiseaux font partie des oiseaux de proie et composent une famille particulière : Cuvier, Règne animal, tome 1, pp. 339 et suiv. — Dans le genre de la chouette. id., ibid., p. 342. — Comme les sauriens. C’est ce qu’on peut voir surtout chez les lézards, qui ferment l’œil par la paupière d’en bas. — Ils ne clignent pas tous. Le mot de Cligner signifie ici le mouvement de la troisième paupière des oiseaux, toujours placée à l’angle interne et partant de la caroncule, pour couvrir et protéger l’œil. La langue grecque a un mot spécial, que la nôtre n’a pas. Voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 305. C’est la membrane nictitante de quelques zoologistes.