Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1475

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CH. IV, S 5. Zi7i

trop aisément à la colère, d'être sans fiel dans le cœur, de fuir les querelles, parce qu'on a dans l'ànie de la tranquillité et de l'apaisement. § /i. Le propre du cou- rage, c'est de ne pas se livrer facilement à toutes les terreurs qu'inspire la mort, d'être plein d'assurance dans les dangers, de porter une noble audace dans ceux qu'on aftronte, de préférer une mort glorieuse à la vie qu'on sauverait au prix d'une honte, et de procurer la victoire. Le courage sait aussi supporter les fatigues et les épreuves de toutes sortes; et il préfère toujours ce qui est véritablement viril. Les conséquences du courage sont une juste audace, la sérénité de l'âme, l'assurance, et dans l'occasion, la témérité ; c'est de plus l'amour même des fatigues et des épreuves qu'il faut endurer. § 5. Le propre de la tempérance, c'est de ne pas attacher trop de prix aux jouissances et aux plaisirs du corps; c'est de rester inaccessible aux attraits de toute jouissance, de tout plaisir honteux; c'est de craindre même une légitime satisfaction ; en un mot, de maintenir, durant sa vie entière, une contention et une surveillance perpétuelles dans les petites choses comme dans les grandes. Les compagnes et les suivantes de la tempérance, ce sont : l'ordre, la réserve, la modestie, la circonspection.

�� �