Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/106

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nous servons ; timbres officiels, cachets qu’on peut contrefaire sans les rompre, etc.

Quelles étaient ces matières ?

Un passage formel d’Hérodote nous l’apprend nettement. Le grand historien des temps primitifs du monde grec, rappelant comment Cadmus a jadis apporté l’alphabet de Phénicie, sur le continent et parmi les Ioniens, ajoute :


« Les Ioniens donnent, de toute antiquité, aux livres le nom de Diphthères, ou de peaux, parce que, dans ces temps là, comme on n’avait pas de livres, on se servait de peaux de chèvre ou de mouton. Même encore de nos jours, il y a bien des barbares qui écrivent sur des Diphthères ou peaux de cette espèce[1].  »


Autre détail non moins curieux. Hérodote atteste avoir vu lui-même à Thèbes de Béotie, dans le temple d’Apollon Isménien, trois trépieds portant des inscriptions, en caractères dont on se servait en Ionie. Ces inscriptions remontaient à Laïus, père d’Oedi pe, quatre générations après Cadmus.

Le mot dont se sert Hérodote pour exprimer des Livres, est celui de Biblos ; et l’on sait de la façon la plus précise ce que ce mot signifie : c’est une certaine partie du papyrus d’Égypte. Théophraste ne peut laisser à cet égard le moindre doute. Dans son Histoire des Plantes[2],

  1. Hérodote, livre V, chap. 69 et suivants.
  2. Théophraste, Histoire des Plantes, livre IV, chap 9.