Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/117

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il est lui-même en état d’écrire des ouvrages non moins distingués, entre autres un traité sur Pythagore[1]. Zénon a trente ans alors ; et selon toute probabilité, Aristote est encore vivant ; c’est sur la fin du règne d’Alexandre.

Je cite un dernier fait, et je l’emprunte aux Problèmes d’Aristote, dans la section XVI, ch. 6 (page 914, a, 25, éd. de Berlin). L’auteur se demande pourquoi la tranche des livres présente diverses apparences, selon qu’on la coupe droit ou qu’on la coupe en biais. Je laisse l’explication de côté, parce qu’elle ne nous intéresse pas ici ; mais il est clair par là qu’Aristote avait des livres dans le genre des nôtres, à cet égard du moins qu’ils pouvaient être rognés de façon plus ou moins régulière. Plus loin, section XVIII, Aristote cherche pourquoi la lecture fait dormir certaines personnes, et pourquoi certaines autres au contraire prennent un livre quand elles veulent se tenir éveillées. Tout cela indique des emplois des livres tout à fait analogues à ceux que nous en faisons. On lisait dans son lit à Athènes, et les gens à qui cette fantaisie convenait ne s’en faisaient pas faute plus que nous.

D’où venaient ces livres et sur quelle matière étaient-ils écrits ? Je n’hésite pas à répondre : ils

  1. Diogène de Laërte, livre VII, Vie de Zénon de Cittium.