Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/118

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étaient écrits sur Papyrus, et le Papyrus venait d’Égypte. Dès les temps les plus reculés, l’Égypte avait eu des rapports suivis avec la Grèce, à plus forte raison avec l’Asie Mineure. Les colonies les plus anciennes, conduites par Inachus, Cécrops et bien d’autres, étaient venues des bords du Nil, apportant entr’autres choses aux Hellènes les noms de tous leurs Dieux, dans une infinie diversité. Plus tard, le commerce et la guerre avaient multiplié les relations ; et dans les siècles qui nous occupent, l’Égypte se trouve perpétuellement mêlée, pour des intérêts divers, à la politique de toutes les nations voisines, particulièrement à celle des villes Grecques de la côte. Lorsque les Perses eurent fait la conquête de l’Égypte, ces relations devinrent plus étroites et plus suivies. La flotte des Égyptiens et leur armée figurent à tout moment dans les batailles sur terre et sur mer. Il est évident que les peuples qui sont ainsi en contact font une foule d’échanges inévitables, et l’Égypte, qui était la seule à peu près à produire le Papyrus, devait en fournir amplement au reste du monde.

Il était tout simple que l’Égypte, qui avait découvert l’écriture, et qui possédait le Papyrus, dont elle faisait cet ingénieux usage, imaginât aussi des bibliothèques. Les livres une fois écrits, on devait les rassembler et les conserver, pour conserver avec