Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/144

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surtout, et elle n’a pas de science ; elle a des doctrines religieuses, et elle n’a pas de philosophie. Comme la Phénicie, sa voisine, comme la Judée qu’elle a jadis subjuguée, et qui lui échappait, déjà du temps de Moïse, elle peut avoir de grandes notions ; elle ne les a jamais systématisées et assises sur des principes.

Pour juger des Mages de Chaldée, nous avons à la la fois, et ce que nous en apprend Hérodote, avec les autres écrivains contemporains, et ce que nous en apprennent les livres Zends, qui nous ont été tout récemment ouverts par la sagacité pénétrante de philologues en tête desquels il faut compter notre Eugène Burnouf.

Pour Hérodote, qui semble avoir vu les Mages de très près, ils ne sont guère plus que des devins. Lorsqu’Astyage, roi des Mèdes, veut faire interpréter un songe étrange qu’a eu sa fille Mandane, il s’adresse à ceux des Mages qui exercent cette profession, et il suit scrupuleusement leur conseil en donnant l’ordre de tuer son petit-fils, Cyrus. Lorsque Cambyse va tenter sa folle expédition en Égypte, c’est à un Mage qu’il remet le soin de gérer les affaires pendant son absence. Ce Mage abuse de la confiance du roi, et il fait monter sur le trône le faux Smerdis, son frère. Mais les Perses sont indignés de l’usurpation, qui les soumet à un Mage ; sept