Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

étaient portées contre les Mages de la Perse et de la Chaldée ; le philosophe avait fait un ouvrage tout exprès, le Magique[1], pour les défendre contre des soupçons qui lui semblaient sans fondement. Dans son livre De la Philosophie, il avait cru devoir s’occuper aussi des Mages, qu’il regardait comme plus anciens que les prêtres d’Égypte ; et rappelant leur théologie, il parlait des deux principes qu’il reconnaissent, le bon et le mauvais, Oromase et Arimane. D’autres écrivains postérieurs à Aristote ont fait des Mages les ancêtres des Gymnosophistes de l’Inde, et même des Juifs. Dans le livre de Daniel, écrit du temps de Darius, les Mages de Babylone ne sont que des astrologues, des enchanteurs et des interprètes de songes. On leur accorde cependant le titre de sages ; mais les services qu’on leur demande ne semblent guère au-dessus du charlatanisme et de la fourberie des sorciers. Sont-ce les mêmes hommes qui, à Babylone, faisaient des observations astronomiques dont Aristote parle avec la plus grande estime[2] ?

Mais si les Mages sont des astronomes habiles, ils ne sont pas des philosophes, et les Ouvrages Zends que nous connaissons aujourd’hui d’une manière certaine

  1. Diogène de Laërte. dans son préambule, § 8.
  2. Aristote, Traité du Ciel, livre II, ch. 12, § 1, page 178 de ma traduction.