Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/147

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le démontrent évidemment. Le Vendidad, le Yaçna, les Yashts, et tous les fragments attribués à Zoroastre (Sarathustra) renferment les débris d’une religion, qui paraît majestueuse et forte au travers de toutes ces obscurités ; mais ils ne renferment pas une doctrine philosophique. Or, ces livres sont les seuls qu’on puisse attribuer aux Mages de la Chaldée ; et si par hasard Pythagore a pu les consulter, il n’en a rien fait passer dans son propre système. Des prières, des invocations, des hymnes, des croyances confuses et peu arrêtées, quelques traces de légendes sacrées, une mythologie qui n’est plus celle des Védas et qui n’est pas non plus celle des Grecs, voilà surtout ce qu’on y peut lire. Ce n’est certainement pas sans une haute importance, et l’histoire des religions peut y découvrir les éléments les plus précieux ; mais l’histoire de la philosophie n’a rien à y recueillir. Les Mages, pas plus que les Égyptiens, n’ont inspiré les Grecs de l’Ionie.

Est-ce l’Inde ? Pas davantage.

Une épaisse nuit couvre encore les origines et la chronologie indiennes. Comme ce pays n’a jamais écrit son histoire, nous avons la plus grande peine à classer les événements et les faits de toute sorte qui le concernent ; les faits intellectuels n’échappent pas à cette confusion générale. Cependant au milieu de ce chaos, qui peut-être ne sera jamais