Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/309

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être antérieure par sa nature.

§ 3.[1] Or pour les tangibles eux-mêmes, il faut étudier et distinguer les différences primitives qu’ils offrent, et leurs premières oppositions par contraires. Les oppositions et contrariétés que le toucher nous révèle sont les suivantes : le froid et le chaud, le sec et l’humide, le lourd et le léger, le dur et le moule-visqueux et le friable, l’uni et le raboteux, l’épais et le mince. Parmi ces contraires, le lourd et le léger ne sont ni actifs ni passifs ; car ce n’est pas parce qu’ils agissent l’un sur l’autre, ou parce qu’ils souffrent l’un par l’autre, qu’on leur donne le nom qu’ils portent. Cependant, il faut que les éléments puissent agir et souffrir les uns par les autres réciproquement, puisqu’ils se mêlent et se changent réciproquement, les uns dans les autres.

§ 4.[2] Mais le chaud et le froid, le sec et l’humide, sont ainsi appelés, les uns, parce qu’ils agissent, les autres, parce qu’ils souffrent. Ainsi, le chaud est ce qui réunit les

    l’indétermination du texte. — Antérieure par sa nature, à l’objet propre du sens du toucher.

  1. § 3. Pour les tangibles eux-mêmes, j’ai conservé le mot même du texte, qui se comprend bien après les explications précédentes. Les tangibles sont les corps que le sens seul du toucher peut nous faire connaître. — Étudier et distinguer, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Oppositions par contraires, le texte dit d’un seul mot : « Contrariétés. » — Parce qu’ils agissent l’un sur l’autre… le texte n’est pas aussi développé. — Qu’on leur donne le nom qu’ils portent, même remarque.
  2. § 4. Les uns parce qu’ils agissent, il semble que l’action du froid et du chaud est tout à fait réciproque ; et qu’ils agissent et souffrent également. Les uns, ce sont le chaud et le froid ; les autres, ce sont le sec et l’humide. Philopon cherche à expliquer tout au long pourquoi Aristote fait des éléments actifs du froid et du chaud, et des éléments passifs, du sec et de l’humide. Sur toute cette théorie, il faut voir le IVe livre de la Météorologie, chap. 1, et suivants, page 273 de ma traduction. — Est ce qui réunit, et en ce sens, le chaud agit. — Les substances homogènes, ceci s’entend surtout des substances qui