Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/431

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CHAPITRE IV.

Réfutation des théories de Xénophane : citation de Mélissus ; comment il faut entendre la toute-puissance de Dieu ; Dieu n’est pas sphérique ; il est infini ; l’unité de Dieu n’est pas incompatible avec sa limitation ; de l’immobilité de Dieu ; du mouvement que l’on peut concevoir en Dieu ; citation de Zénon.

§ 1.[1] Nous faisons une première remarque : c’est que Xénophane, comme Mélissus, suppose que tout ce qui naît et devient, naît de l’être. Qui empêche, néanmoins, que ce qui naît ne naisse ni du semblable, ni du dissemblable, mais du non-être ? Mais Dieu n’est pas plus incréé que tout le reste, si toutes les choses sont venues du semblable ou du dissemblable ; ce qui ne se peut pas. Par conséquent, ou il n’y a rien en dehors de Dieu, ou tout le reste aussi est éternel.

§ 2.[2] Mais en outre, Xénophane admet que Dieu est souverain, voulant dire par

  1. Ch. IV, § 1. Comme Mélissus, ici Mélissus est expressément nommé et c’est une prouve de plus que c’est à lui qu’est consacré la première partie de ce traité ; voir plus haut, ch. 1, § 1, et la Dissertation, page 194 - Suppose, l’expression du texte a la même force. — Naît et devient, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Ni du dissemblable, ces mots, qui manquent dans les manuscrits, ont été suppléés pal M. Müllach, d’après la traduction de Feliciano. — Mais Dieu n’est pas plus incréé, il semble que c’est une objection d’Aristote contre la doctrine de Xénophane ; mais il est possible aussi que ce soit une objection de Xénophane contre des théories opposées aux siennes. — Il n’y a rien en dehors de Dieu, cette opinion est une de celles qui ont pu faire accuser Xénophane de Panthéisme. « En dehors de Dieu » est la leçon donnée par le manuscrit de Leipsick, et que Feliciano a déjà dans sa traduction, comme le remarque avec raison M. Müllach.
  2. § 2. Xénophane admet, il n’y a pas de nom exprimé ici plus qu’ailleurs. —