Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/57

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Perses, et se réunissant aux courageux Phocéens, qui détestaient la servitude autant que lui. Il est bien clair, que, quand Xénophane parle dans ses vers de l’invasion des Perses, qu’il appelle encore les Mèdes, il entend parler de cette attaque d’Harpagus, et non de la guerre Médique[1] comme on l’a cru quelquefois. La fondation d’Elée, qu’a chantée Xénophane ainsi que celle de Colophon, remonte, à ce qu’il semble, à l’année Cinq cent trente six ou Cinq cent trente-deux avant notre ère, peut-être même encore un peu plus bas ; mais elle est à trente ans au moins de l’invasion de la Grèce par Mardonius et Datis, et rien ne doit faire croire que Xénophane ait pu vivre jusque-là.

On ne voit pas dans les détails que nous a conservés l’histoire quel a été le destin particulier de Colophon, qui était en Lydie comme Phocée. Mais il est bien présumable qu’elle partagea le même sort, et que les habitants, qui n’acceptèrent pas la domination des barbares, durent se réfugier par mer dans des contrées plus paisibles. Il est vrai qu’Hérodote ne parle, après les Phocéens, que des habitants de Téos, qui firent de même en emportant tout ce qu’ils purent sur leurs vaisseaux et, en

  1. M. Victor Cousin a mis ce point hors de doute : Fragments philosophiques, philosophie ancienne, 1865, pages 3 et 4.