Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/58

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allant fonder Abdère en Thrace, qu’avait déjà occupée jadis un citoyen de Clazomènes. Toutes les autres villes de l’Ionie, ajoute Hérodote, se soumirent après une vigoureuse résistance. On peut bien supposer que Xénophane faisait partie « de ces vaillants hommes » que loue l’historien, et qui ne cédèrent que devant la nécessité. Les Milésiens seuls firent exception. Ils étaient entrés en arrangement avec Cyrus, ainsi que je l’ai dit plus haut ; et Harpagus respecta leur neutralité, se contentant d’avoir écrasé ou dispersé tout le reste de l’Ionie continentale. Les insulaires étaient à l’abri par leur situation ; la Perse n’avait pas encore de flotte pour les atteindre et les subjuguer. Mais l’Ionie et l’Éolide furent si bien soumises qu’elles durent fournir des contingents à Harpagus, quand il marcha contre la Carie, qu’il réduisit bientôt. Les Cnidiens, qui avaient essayé de se défendre, en coupant à la hôte l’isthme qui les joignait à la terre ferme, avaient renoncé à leur entreprise, d’après le conseil de la Pythie, et ils s’étaient résignés à obéir aux Perses. les Pédasiens des environs d’Halicarnasse résistèrent un peu plus longtemps ; mais ils furent vaincus, ainsi que les Lyciens, qui montrèrent un héroïque courage. Quand Cyrus marcha contre Babylone, il pouvait se dire que toute l’Asie inférieure lui appartenait jusqu’à la mer.