Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« Amans par le sort poursuivis !
» Ah ! si quelque Dieu tutélaire
» À l’autel vous a réunis,
» Tombez aux pieds du Solitaire !
» Mais vous qui soupçonnant les cœurs,
» Dans les puissances du mystère
» Ne voyez que crime et qu’horreurs,
» Vieillards… fuyez le Solitaire ! »

« Vieillards, fuyez le solitaire », a repris la foule enjouée. Les danses continuent ; mais le ciel s’est rembruni ; les derniers rayons de l’astre du jour sont voilés par un nuage orageux ; et la vierge d’Underlach remarque, étonnée, que l’air joyeux chanté par le pâtre, et les paroles demi-sinistres de ses couplets ; les accords bruyans du montagnard, et le murmure plaintif du torrent ; la gaieté de la pelouse, et la tristesse de l’horizon ; tout est contraste dans la vallée.

« Ô vous qu’un pouvoir inconnu
» Protégea sous l’humble chaumière,
» Malade à la santé rendu,
» Tombez aux pieds du Solitaire !