Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/27

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» Mais si le voile bienfaiteur
» Couvrait un monstre sanguinaire !…
» Si le serpent est sous la fleur !…
» Vierges, fuyez le Solitaire ! »

« Vierges, fuyez le Solitaire », a repris le chœur villageois. Les ombres du soir commençaient à s’étendre sur la forêt : se tenant entrelacés, les jeunes habitans du hameau s’éloignent en continuant leurs danses légères. Déjà l’orpheline de l’abbaye ne distingue plus qu’à peine au fond de la prairie, et à travers les arbres, le vêtement des montagnards. Les groupes de jeunes filles se dispersent et s’évanouissent non loin du torrent, comme les naïades de l’Étolie sur les bords de l’Achéloüs : leurs voix se perdent dans le vague des airs comme les souvenirs dans le cœur de l’homme.

Élodie n’entend plus que quelques sons lointains, quelques accords fugitifs ; mais son imagination frappée a retenu le refrain pastoral ; et les zéphirs noc-