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LA MAISON DE GRANIT


SOIR D’ORAGE



Ce soir je porte en moi la misère du monde !
Mon âme est douloureuse, et mon être éperdu
Tressaille aux coups lointains de l’orage qui gronde ;
Mon cœur est sur l’abîme immense suspendu.

Le lac est à mes pieds, sombre, verdâtre et glauque,
Comme une coupe pleine où sont amoncelés
Tous les pleurs des humains, tandis que le cri rauque
Des corbeaux est la voix de leurs sanglots mêlés.