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LA MAISON DE GRANIT


Et celui dont la voix si tendrement t’appelle,
Dont le regard te suit, caressant, lumineux,
C’est mon père, c’est lui qui t’amena, si frêle,
À son foyer où ton amour le fit heureux.

Quelle ardente ferveur pour une noble cause
Consume ce visage usé par le malheur !
Toi qui connus l’exil, ô mon aïeul, je n’ose
Comparer ma douleur de femme à ta douleur.

Et vous qui souriez, fleurs pures de ma race,
Femmes au cœur vaillant, vierges au front voilé,
Vous dites que le mal comme une ombre s’efface
Lorsque le devoir luit dans le ciel étoilé…

Ah ! voici la maison dans la petite rue,
Près de la vieille église où l’on me retrouvait
Les soirs où mon désir d’être un peu secourue
Dans mes chagrins d’enfant vers Dieu me conduisait…