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LA MAISON DE GRANIT

Montons toujours vers le royaume du silence…
Nul bruit ne percera la paroi de cristal
De l'éther transparent où la nuit se balance
Ainsi qu’un oiseau sûr de son vol triomphal.

Avant qu’elle soit là, nos regards pourront suivre
Les changeantes couleurs de la terre et des cieux,
Les nuages qui vont, dans leurs robes de cuivre,
Vers l'inconnu de longs appels mystérieux.

D’autres, calmes et fiers dans la lumière pure,
Paraissent dédaigner de courir vers l’amour ;
Ils gardent, effeuillés parmi leur chevelure,
Les pétales pourprés de la rose du jour.

Nous verrons le croissant de la lune nouvelle,
Tel un anneau d’argent qu’un doigt rude a brisé,
Et Vénus qui sourit, amoureuse fidèle,
Apportant sa caresse au cœur inapaisé.