Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/142

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J’ai confié souvent à ces lueurs si frêles
Le secret de mon âme alors qu’elles passaient,
Et toujours j*ai senti de la joie auprès d’elles
Tandis que leurs regards brillants me caressaient.
 
Ma jeunesse aspirait à connaître la gloire
Des martyrs consumés du pur amour de Dieu ;
J’évoquais les héros les plus fiers de l'histoire ;
Je voulais leurs vertus et leur âme de feu.

Plus tard j’ai soupiré : « Que ne puis-je être belle
De la beauté des dieux que rien ne peut flétrir,
Pour garder près de moi, jusqu’à la mort fidèle,
Celui que choisirait mon cœur prêt à s’ouvrir. »

Quand j’ai connu le monde et l’humaine détresse,
J’ai rêvé de savoir apaiser la douleur,
De poser sur tout front brûlant une caresse,
Sur toute main glacée un rayon de chaleur.