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SI TU M’AVAIS AIMÉE

Ce soir j’ai murmuré : « Que ma pensée amie
T’apporte la douceur de sa fidélité,
A toi qui fus vraiment le maître de ma vie ;
Que la mort nous unisse en son éternité. »

Et j’ai toujours ainsi, de richesses avide,
A l'étoile qui passe envoyé mon souhait ;
Et chaque don reçu, malgré tout, laisse un vide
Aux mains que nul trésor jamais ne satisfait.

Mais je songe parfois qu’un jour viendra, peut-être,
Où mon être lassé ne demandera rien,
Où ma douleur sera de ne pouvoir connaître
Le tourment de vouloir encore quelque bien.

Ah ! je ne le crois pas ! J’ai trop d’ardeur fervente
Pour que le temps arrive un jour à l’épuiser ;
Mais je veux implorer l’étoile confidente,
Pour que la mort m’apporte assez tôt son baiser.