Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/150

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Je n'ai pas entendu les chers mots de caresse,
Qui jaillissent si frais de la source du cœur ;
Et j’ai connu l'intime et poignante détresse
De passer, les deux bras fermés, près du bonheur.
 
Je ne peux effacer de mes yeux votre image,
Et votre souvenir ne me rend pas la paix,
Car c"est l’effeuillement dans un long vent d’orage
De la rose d’amour qu’en mes doigts je portais.

Comme le passereau sous un toit solitaire,
Je gémis loin de vous, je vous appelle en vain,
Et mon cri désolé, que je ne peux plus taire,
Dit que votre présence est ma soif et ma faim.

Mais je ne saurai pas cette joie infinie
De marcher près de vous, seule, dans le soir d’or,
De lire dans vos yeux qui reflètent la vie.
Et de vous posséder comme un vivant trésor.