Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/154

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Et moi,, moi qui vivrais pourtant si tu m’aimais,
Je ne peux t’accuser, m appeler ta victime,
Puisque j’ai librement commis un autre crime
Pour toi qui, je le sais, ne m’aimeras jamais.
 
Pour toi j’ai refusé de devenir l’épouse
Que l'homme généreux accueille en sa maison ;
J’ai préféré la mort à cette trahison :
Offrir une âme où règne une idole jalouse.

J’ai refermé sur toi la porte de mon cœur…
Je ne saurais chérir les choses éphémères ;
Et, tandis que s’enfuit l’essaim lourd des chimères,
La douleur met sur moi son éperon vainqueur.

Et je pleure sur toi, sur ta force détruite,
Sur ton foyer désert où jamais ne viendront
Les enfants qui, vers nous, lèveraient leur beau front
Si tu m’avais un jour à ta table conduite.