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SI TU M’AVAIS AIMÉE

Toute la terre obscure et le ciel désolé
S’emplissent des clameurs de ma peine infinie ;
Et toi, qui ne sais rien de ma lente agonie,
Tu demandes : « Qui meurt sans être consolé ?»

Ah ! je t’avais donné mon doux amour de femme ;
Mon être tout entier tressaillait près de toi ;
Mais je voulais bien plus qu’un périssable émoi :
Il me fallait ce don divin : toute ton âme !

Et toi, l’esprit troublé par l’égoïsme humain,
Tu voulais réserver une part de ta vie
Au plaisir égoïste, à la pire folie,
Aux maîtresses d’un jour qui te tendaient la main,

Elles furent à toi ces femmes sans tendresse ;
Elles brûlent ton sang avec leurs baisers fous...
De m’avoir oubliée à leurs pieds, je t’absous :
La solitude est lourde et j’en sais la détresse !