Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/83

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Quand s’élève le vol des fécondes pensées,
Que la beauté vivante enfin naît du travail,
Les lointaines douleurs paraissent effacées,
L’âme victorieuse a pris le gouvernail.

Puis, c’est le bon repos dans la maison paisible ;
C’est, sur la nappe blanche, un reflet de cristal,
L’eau pure, le pain frais, le bien-être indicible
Qui flotte autour de la bouilloire de métal.

Et quand les êtres chers nous apportent la flamme
De leur pensée amie et de leur cœur offert,
Une telle douceur monte et pénètre l’âme
Qu’on ne sent plus le mal dont on avait souffert.

Et la journée ainsi reste belle et féconde :
Un peu de bien, beaucoup de travail et d’effort,
La fierté d’ajouter à la beauté du monde
Quelque chose de soi que n’atteint pas la mort.