Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/93

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Ah ! je t’avais voué mes jours et tout mon être :
Je ne pouvais plus t’oublier,
Alors que tu passais sans me voir, sans connaître
Le mal qui me faisait ployer.

Tu ne sauras jamais quelle lente détresse
A consumé mes jours perdus,
Quand mon âme, fermée à toute autre tendresse,
Brûlait de désirs éperdus.

Tu ne sauras jamais pourquoi ma joue est pâle,
Pourquoi mon regard s’est voilé,
Pourquoi mon cœur est mort sous cette lourde dalle
Où ton oubli cruel pour toujours l’a scellé.