Page:Arnaud - Recueil de tombeaux des quatre cimetières de Paris, 1.djvu/224

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Gaules par les Francs. Ces tombeaux, qui sont de pierre, ont presque tous la forme d’un long coffre, comme on peut s’en assurer par celui de sainte Geneviève, et par d’autres qu’on voit en divers lieux. Ce ne fut que vers les douzième et treizième siècles que la coutume s’étant introduite assez généralement d’enterrer les morts dans les églises, on y éleva des sépulcres que la sculpture grossière de ce temps-là s’efforça d’embellir. Alors on vit paraître dans les chapelles et sur les murs, des emblèmes funèbres, les statues des morts ou couchées, ou agenouillées sur leurs tombeaux. Ceux qui ont vu les monumens de ce genre au Musée des Petits-Augustins, peuvent se faire une idée de tous ceux qui appartenaient à des familles distinguées. Comme ces monumens étaient fort coûteux, les morts dont la fortune ne permettait pas qu’on rendît ces honneurs à leur dépouille, mais qui pouvait suffire à leur procurer une sépulture particulière, étaient inhumés dans l’enceinte de l’église, dans une fosse que leur famille avait achetée, et que l’on couvrait d’une pierre sur laquelle on gravait leur épitaphe : ce qui s’est pratiqué jusque vers la fin du dix-huitième siècle, dans un grand nombre d’églises.

À mesure que l’architecture et la sculpture se perfectionnèrent, les monumens funèbres des princes et des grands devinrent, plus pompeux. Les voûtes sépulcrales de l’abbaye de Saint-Denis offrirent alors aux curieux de vrais chefs-d’œuvre, ainsi que plusieurs églises de la capitale et des autres villes du royaume. Ceux qui l’emportent par la beauté de leur exécution se voyaient au Musée dont nous venons de parler. Qui pouvait contempler sans admiration ceux de François Ier, de Diane de Poitiers, et du cardinal de Richelieu[1] !

  1. Les monumens qui formaient le Musée des Petits-Augustins viennent d’être rendus, pour la plupart, aux différentes églises d’où ils avaient été tirés, et les autres placés dans le cimetière de Mont-Louis.