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tique et social sous la République de M. Thiers.

C’était une de ces situations uniques dans l’histoire d’un peuple, et qui décident de l’avenir.

Paris se trouvait placé entre trois routes, avait le choix entre trois résolutions.

Il avait à rendre ses canons et ses armes, à rentrer sous le joug, humble et soumis, sachant qu’il laissait la France et la République submergées sous cette fange réactionnaire que toutes les tempêtes politiques, dans notre malheureuse patrie, arrachent des bas-fonds de la peur et de la stupidité, et jettent à la surface.

Il avait à tenter une nouvelle Révolution, à l’ancienne mode, à charger ses fusils, à déclarer non avenues les élections du 8 février, à marcher contre l’assemblée de Bordeaux, à la chasser par les fenêtres.

Le premier moyen, c’était l’abdication, c’était le suicide, c’était une lâcheté.

Un peuple, pas plus qu’un homme, n’a le droit de déserter sa mission, de détourner la tête quand on le menace, de fermer les yeux quand on le frappe, de s’agenouiller dans la boue devant ceux qui veulent lui prendre son honneur, enchaîner ses membres, attenter à sa conscience.

Le second moyen n’était point pratique, d’une part, et, d’autre part, je viens d’expliquer que Paris ne croyait plus guère, après tant de Révolutions avortées, à l’efficacité de ces grands soulèvements qui lui donnent la dictature pendant huit jours, et qui le livrent à la réaction pendant vingt ans.

Cette Révolution accomplie, en admettant qu’elle fût possible, il aurait fallu recourir à de nouvelles élections, et ces élections eussent été ce qu’elles avaient été jusqu’alors, ce qu’elles