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La Révolution du 4 septembre venue, il se dit, en homme de ressource qu’il est, qu’il n’en aurait pas moins le ministère.

Thiers, Bonaparte, d’Orléans, Chambord ou Mac-Mahon, ne sont que des détails dans l’affaire.

Ce qui est bon à prendre, est toujours bon à garder.

L’histoire de Jules Simon, pendant l’Empire, est l’histoire de ces dames de charité qui s’enrichissent en quêtant pour les pauvres. Fort effacé à la Chambre, comme orateur, soit par Jules Favre, soit par Gambetta, il ne s’entêta pas inutilement à se faire une popularité par la tribune.

Il se tourna d’un autre côté, plus lucratif, et ouvrit une petite boutique où ses collègues ne troublèrent point son commerce. Il travailla dans le Socialisme de Salon, et vécut des misères de l’ouvrier, de l’Ouvrière et de l’Enfant, en une foule de volumes in-8o (coût 5 fr.). Ces ouvrages le faisaient bien venir de la bourgeoisie qui les achetait, sans le compromettre autrement aux yeux des ouvriers qui ne les lisaient pas.

Ça rapportait donc à tous les points de vue.

Après l’homme d’église, il n’y a rien de tel qu’un professeur de philosophie spiritualiste, pour entendre le maniement des intérêts grossiers de ce bas monde.

Parler du bon Dieu, de l’âme immortelle et du Devoir, est toujours un excellent moyen de gagner de l’argent et de faire un beau mariage.

Ça vaut même mieux que de jouer à la Bourse, ou de vendre de la Nouveauté. Les risques y sont moins grands, on ne paie pas patente, et les banqueroutes les plus frauduleuses n’y sont point sujettes aux poursuites de la loi.

Tant qu’on est dans l’opposition, on passe