Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v2.djvu/140

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qui dominaient la Commune. C’était la déclaration que la Commune brisait, sans esprit de retour, avec tout un passé où avaient régné la fausse gloire et les triomphes du canon.

C’était la condamnation de la guerre et de la conquête, c’était le jugement du peuple et de l’avenir sur ce despote qui avait fait de la Révolution du droit humain l’asservissement de la France et de l’Europe.

C’était, en face des Prussiens vainqueurs et conquérants, rejeter à leur place véritable et marquer du sceau du mépris les victoires et les conquêtes de la force brutale.

En renversant cette colonne faite du bronze pris à l’étranger, en couchant la statue de Napoléon Ier sur le lit de fumier où elle alla cheoir au son de la Marseillaise et du Chant du Départ, la Commune tendait la main à l’Univers affranchi et effaçait du même coup la honte de nos dernières défaites, — car elle jugeait la victoire.

C’était l’idée se substituant au fait, le peuple souffletant le despotisme dans la boue, marquant à l’épaule, du fer rouge de la Révolution, tous les grands capitaines, tous les Bonaparte d’hier, tous les Guillaume d’aujourd’hui, tous les Bismark de demain.

Je ne pousserai pas plus loin la critique des décrets de la Commune.

J’ai choisi les plus caractéristiques, ceux qui sont de nature à bien indiquer les tendances du mouvement et la moralité de l’Assemblée.

Tous ceux que j’ai négligés ou oubliés se rapportent plus ou moins aux trois catégories que je viens de passer en revue, et je n’aurais qu’à me répéter à leur sujet.