Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v2.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par la voie du journal, la perte de la Commune, s’ils donnaient des renseignements à l’ennemi sur nos mouvements militaires, — est-ce qu’il n’y avait pas les lois ordinaires pour réprimer ces crimes, — non plus de presse, mais de droit commun ?

Si, au contraire, ils se contentaient de discuter nos actes, de critiquer notre politique, de combattre, par la plume, nos tendances et nos volontés, — c’était leur droit, droit absolu, inattaquable.

N’avions-nous pas, nous aussi, des journaux pour leur répondre, pour soutenir nos idées, les propager, les répandre dans la population ?

Et le succès de ces journaux, ne dépassait-il pas de beaucoup celui des journaux opposés ?

Ceux-là n’eurent quelque notoriété, quelque apparence de popularité, que par suite des maladroites tracasseries auxquelles ils furent en butte, grâce à l’oubli, toujours dangereux, des principes vrais.

A cet égard, je n’ai point à me reprocher un seul vote arraché par les circonstances nouvelles et réellement tragiques où nous nous trouvions. — Non pas que je misse mes idées personnelles au-dessus des nécessités du salut public, mais parce que je croyais, et je le crois encore, qu’on pouvait se défendre efficacement, sans porter atteinte à une liberté, qui est d’essence humaine, — la liberté de la pensée et de la parole.

On ne me verra jamais changer de sentiment et d’opinion, changer de politique, parce que le hasard des événements aura changé ma situation, parce que moi et mes amis, au lieu d’être les victimes du pouvoir, nous serons devenus le Pouvoir, comme il arriva sous la Commune. C’est