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La garde nationale, se sentant menacée de désarmement, avait cherché le salut dans l’application du grand principe socialiste : l’autonomie et la fédération, c’est-à-dire l’indépendance du groupe et l’association libre des groupes entre eux.

Elle ne voulait point surtout qu’on lui imposât un chef pris en dehors d’elle et dans l’armée, réclamant la nomination par son suffrage de tous les officiers de tous grades, sans exception, depuis le caporal jusqu’au général, et elle procédait publiquement, paisiblement, à cette organisation républicaine qui, il faut bien le reconnaître, ne portait atteinte à aucune loi de l’Etat, n’était point une menace pour l’Etat, si l’Etat ne nourrissait aucun projet liberticide ou violent contre elle.

Pendant que la garde nationale, sans attendre le salut d’un gouvernement quelconque, donnait l’exemple paisible, je le répète, du mouvement, en marchant, et cherchait le salut là seulement où il est, dans l’initiative privée appuyée sur la solidarité, qui est le droit, ainsi que le devoir de chaque groupe naturel ayant des intérêts communs et une vitalité propre, le parti révolutionnaire-socialiste, de son côté, ne se sentait nullement disposé à pousser à la guerre civile. Il s’efforçait de toute façon ou de l’éviter ou d’en retarder le plus possible l’explosion.

En effet, quel intérêt avait-il à une révolution violente, immédiate ?

Jamais Paris n’avait été aussi unanimement républicain. Jamais le peuple n’avait été aussi complètement armé. Jamais la garde nationale n’avait été aussi démocratiquement organisée.

Certes, Paris tout entier, pris dans ses diverses