Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/107

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tinue, et c’est la plus commune ; l’autre, offrant des rémissions de un ou plusieurs jours ; la dernière ne se représentant qu’à des périodes éloignées, mais assez régulières, et à des époques souvent déterminées, sans que de nouvelles causes aient paru avoir agi sur l’individu. Une autre variété qu’il ne faut pas oublier est la manie raisonnante, cette manie sans délire, comme dit Pinel : à cette variété appartiennent les individus susceptibles de raisonnement, sans incohérence dans leurs discours, mais présentant, dans leur manière de parler ou de faire, une certaine excitation ; discutant sans cesse, et affectant une droiture d’esprit dont ils s’écartent à chaque instant. Enfin, relativement au développement de la manie, il faut savoir qu’elle est tantôt idiopathique, sous la dépendance immédiate et primitive d’une aberration de l’esprit, tantôt symptomatique d’une affection locale du cerveau ou d’un organe plus ou moins éloigné, tantôt enfin survenant à la suite de l’ivresse, et ayant dans ce cas ordinairement une courte durée.

Maniaques 181 Manie chronique 19 Continue 129 De courte durée 64
Idiopathique 141 De longue durée 65
Manie aiguë 162 Rémittente 3
Intermittente 4
Raisonnante 5
Suite de l’ivresse 15
Suite de maladies 6

Telles sont les variétés que nous avons cru devoir noter, et l’ordre de fréquence que chacune d’elles présente. Le délire chez ces malades ne s’est pas toujours montré sous le même aspect. Voici les principaux caractères qu’il a revêtus :