Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/106

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A.Manie.

Dans cette forme d’aliénation, il existe plusieurs variétés qu’il est très intéressant de faire ressortir. Les deux principales sont la manie aiguë et la manie chronique : l’une récente, ne datant que de quelques jours ou de quelques mois ; l’autre durant depuis plusieurs années, et offrant le plus souvent des signes d’incurabilité. Les maniaques, qui sont compris dans la première, se présentent sous deux états : tranquilles ou agités. Les uns parfaitement calmes, ne paraissant pas fous au premier abord, surtout aux yeux des gens du monde, pour qui la folie est inséparable de l’agitation ; mais si l’on s’entretient avec ces malades, on observe, soit de l’incohérence dans leurs discours, soit dans leur physionomie et quelques-unes de leurs actions, quelque chose qui dénote un trouble cérébral. Les autres sont furieux, suivant l’expression adoptée ; leur folie, tout à fait comparable au délire de la méningite, est remarquable par le degré d’excitation qui accompagne tous les actes auxquels on les voit s’abandonner. Ces derniers, en raison de la durée du délire, doivent être distingués en deux espèces : l’une, où la manie suit la marche aiguë d’une maladie inflammatoire, et se termine comme elle dans un court espace de temps ; l’autre, où le délire, quoique suivi d’agitation, se prolonge fort longtemps et se rapproche souvent du terme où commence la folie chronique. Sous le rapport de la marche de cette affection, nous reconnaissons trois variétés : l’une, con-