Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/182

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décoloration de la substance grise observée chez l’un d’eux ; mais est-elle de quelque importance chez un individu mort dans le marasme et un état d’infiltration générale ? Tous deux étaient, avons-nous dit, aliénés depuis longtemps, et l’un d’entre eux, ancien sculpteur, était remarquable par son incohérence. Chez deux maniaques qui ont succombé à des maladies intercurrentes, nous avons trouvé des granulations de la membrane ventriculaire ; un état gélatineux sous-arachnoïdien chez l’un, chez l’autre un léger épaississement de l’arachnoïde et une infiltration séro-purulente au-dessous d’elle.

Dans ces deux cas, il nous est permis de rattacher ces lésions au trouble cérébral, et de regarder celui-ci comme symptomatique des modifications survenues dans l’organe matériel de la pensée. Chez l’un d’eux, qui offrait des hallucinations de plusieurs sens, nous n’avons rien trouvé dans les nerfs spéciaux, le nerf optique excepté, qui était atrophié et réduit à son névrilème. Mais le malade était aveugle depuis plusieurs années, et, chose curieuse, il n’avait point d’hallucinations de la vue. Ce fait vient à l’appui de ce que l’un de nous (M. Aubanel) a avancé dans sa thèse inaugurale (Thèses de Paris, 1839) sur l’indépendance des organes des sens dans la production de cette forme symptomatique de la folie. Il nous reste 40 cas de manie aiguë qui sont terminés rapidement. Deux d’entre eux doivent être distingués des autres à cause de l’altération profonde que l’encéphale a présentée : c’était un ramollissement très étendu chez l’un, un foyer hémorragique de récente formation chez l’autre. Les deux malades étaient hémiplégiques. Le délire