Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

res, et les deux chiffres sont à peu près égaux si l’on assimile les veufs aux hommes mariés.

L’âge a toujours son maximum entre 31 et 50 ans ; mais la première moitié de cette période renferme un plus grand nombre d’individus que celle de 41 à 50 ans.

Pour la durée de séjour, on trouve une circonstance bien importante à faire remarquer : c’est que la moitié et plus des malades sont entrés cette année, tandis que pour la monomanie nous n’en avions qu’un tiers, et à peine un quart pour la manie. Ce fait ne dépend pas d’une cause fortuite, il est lié nécessairement à la mortalité, bien plus forte dans la démence que dans les autres genres d’aliénation, surtout dans la démence paralytique, qui est l’expression d’une détérioration profonde et l’annonce d’une fâcheuse et prompte terminaison. Le dément, en effet, ne vit pas longtemps ; ceux qui, dans notre recensement, dépassent un âge très avancé, sont pour la plupart des vieillards dont l’intelligence n’est qu’affaiblie ; ce sont des déments sans paralysie, et ceux qui comptent plusieurs années de séjour appartiennent presque tous à cette catégorie de malades, au nombre de 59, que l’on a placés dans d’autres divisions de l’hospice, et qui n’offrent qu’un très léger affaiblissement intellectuel.

Mais si la mortalité est précoce dans la démence, et fait que dans les maisons d’aliénés le séjour des individus qui en sont atteints est ordinairement de courte durée, elle l’est davantage pour la démence paralytique ; déjà nous en avons une preuve par le petit nombre de paralytiques qui subsistent dans