Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/206

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la section des incurables. Nous les avons visités à cet effet avec le plus grand soin, et sur la masse totale de cette portion de l’hospice, nous avons trouvé à peine 22 aliénés chez lesquels la paralysie fût bien évidente. Parmi ces paralytiques, 9 sont entrés cette année, 8 l’année dernière, 2 en 1836, un autre en 1833, et le dernier enfin date de 1830. Cette proportion si petite de paralytiques est tout à fait en opposition avec le nombre que fournissent les admissions annuelles. Ce qui nous prouve deux choses : d’une part, qu’il ne faudrait pas juger de la fréquence de la paralysie calculée seulement sur les aliénés incurables ; d’autre part, que cette complication de la folie est une des plus graves, et celle qui amène inévitablement la mort, puisque, sur le nombre très considérable de paralytiques admis cette année dans l’hôpital, il n’en reste plus que quelques-uns après un certain temps, et pas un seul après une dixaine d’années. Nous avons dit à propos des maniaques qu’il existait dans les hospices une foule de causes qui hâtaient le moment fatal. Ces mêmes causes se rencontrent ici ; elles ont d’autant plus d’influence qu’elles agissent sur des individus très affaiblis. M. Ferrus a si bien senti cette vérité, que nous l’avons entendu plusieurs fois réclamer la fondation de quelques salles qui seraient destinées à ce genre de malades, et où ils recevraient des soins hygiéniques tout différents de ceux qu’exigent les autres aliénés. Les paralytiques que nous conservons au traitement se maintiennent bien plus longtemps que les autres ; ils sont mieux nourris, mieux chauffés, leur constitution résiste, et on ne les voit s’affaiblir que par les