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peut se résoudre en pluie ou former un nuage.

Les eaux minérales des Pyrénées attirèrent son attention. Il voit « au pays de Bigorre (p. 148)..... grand nombre d’hommes et femmes qui ont la gorge grosse comme les deux poings. » Et comme on n’a jamais vu un étranger habiter la contrée sans y prendre les fièvres, il en conclut que les fièvres et les goîtres ne sont causés que par la mauvaise qualité des eaux bues. En effet, dit-il, la terre n’est pas plus oisive à l’intérieur qu’à l’extérieur. Tandis qu’elle produit au grand jour arbres, fleurs et fruits, elle forme secrètement des minéraux et des métaux. Quand un filet d’eau a traversé une mine de cuivre, par exemple, elle est chargée de molécules de vitriol. Comment donc s’étonner que certaines eaux rendent goîtreux ou fiévreux ? Palissy ajoute cette idée remarquable que les eaux de source sont toutes plus ou moins altérées par les minéraux ou les substances des terrains qu’elles ont à traverser.

Cauterets, Bagnères ont des eaux chaudes. Depuis des siècles, ces eaux gardent la même température. Qui peut ainsi les échauffer ? Certainement un feu souterrain. Ce feu, raisonne Palissy, alimenté par quatre substances : soufre, charbon de terre, mottes et bitume, allumé par quelque étincelle d’un caillou, dure à jamais, tant qu’il trouvera des matières. Or, l’eau filtrant à travers le sol arrive à l’endroit où brûle le feu. Le feu et l’eau produisent la vapeur. Cette vapeur a une telle force qu’elle secoue la terre qui est au-dessus et soulève montagnes, rochers et maisons. Elle trouve ordinairement quelque voie pour s’échap-