Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/36

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lage, et Noël n’avait rien à faire sur la route qui conduisait au Verger, distant de plus d’un kilomètre. Il y avait bien Marguerite Dupré, une grande qui prenait parfois sa défense, mais alors c’était elle qu’on attaquait, Marguerite Dupré, dont la maison n’était pas très éloignée de celle de la petite, prenait, en même temps qu’elle, le même sentier. Mais, arrivée là, Douce ne craignait plus rien, elle courait plus vite qu’une oie et devançait facilement les méchants. Un jour qu’elle cherchait à gagner rapidement le sentier, une boule de neige, chargée d’un caillou, l’avait frappée rudement au menton. Elle avait poussé un cri aigu et s’était affaissée presque évanouie. Toute la bande alors avait reculé, prête à désigner le coupable à la mère de Marguerite qui accourait pour secourir l’enfant. Mais Tou, qui avait entendu le cri, arrivait plus vite encore. Il lécha le petit menton saignant, et, se retournant vers les méchants, il grogna si fort contre eux qu’ils s’enfuirent tous en débandade.

Le lendemain, la mère de Juliette Force vint se plaindre à Mlle Charmes que gnangnan avait fait mordre sa fille par son chien. Inquiète, la maîtresse appela les deux fillettes :