Page:Audoux - L Atelier de Marie Claire.djvu/107

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Les voix emplirent de nouveau l’atelier. Chacune racontait ce qu’elle avait fait de son dimanche. Duretour avait entraîné son fiancé aux courses rien que pour s’assurer que Mme Linella n’avait pas mis sa robe blanche.

La veille, après avoir livré la robe, elle était revenue en hâte pour nous faire savoir que la femme de chambre lui avait dit : « Ne la dépliez pas. Je vais la mettre dans l’armoire. »

Et maintenant, elle était gaie comme une gamine en racontant comment elle s’y était prise pour se faire reconnaître de la cliente, qui était devenue aussi rouge que sa robe en l’apercevant.

Bouledogue n’était même pas allée au bal, elle avait passé sa journée à laver et repasser le linge de deux semaines. Et comme le patron lui disait qu’elle aurait mieux fait de se reposer, elle répondit sans grogner :

— Un travail repose d’un autre travail.

Bergeounette non plus n’était pas allée aux courses. Elle avait rôdé dans les églises du quartier selon son habitude.

Le patron ne pouvait pas croire qu’elle pût rester tranquille pendant le temps d’une messe et Bergeounette avouait qu’elle ne prenait aucun plaisir à s’agenouiller pour prier. Mais les autels resplendissants, les costumes magnifiques des prêtres et le large chant des orgues lui donnaient un contentement dont elle ne se lassait pas.

Aujourd’hui, elle tenait surtout à dire qu’elle m’avait vue debout contre un pilier de Notre-