Page:Audoux - L Atelier de Marie Claire.djvu/231

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femme, mais, si elle ne s’éloignait plus de lui comme autrefois, elle ne paraissait pas davantage décidée à l’épouser. Elle ne pensait qu’à travailler dur pour gagner de quoi acheter les meubles qui lui permettraient de ne plus demeurer à l’hôtel.

Il était souvent auprès de nous, le malheureux Jacques, ainsi que l’appelait Mme Dalignac, et il continuait à pleurer l’éloignement de ses enfants sans rien faire pour s’en rapprocher.

À le retrouver si souvent à la maison, Clément avait fini par le prendre en amitié et il lui rapportait de-ci de-là un renseignement utile à la recherche des petits. Jacques le remerciait affectueusement, puis il regardait du côté de Gabielle et disait :

— Si elle était ma femme, elle saurait bien s’occuper de ces choses.

Clément pensait aussi qu’un mariage serait bon entre Gabielle et Jacques. Il m’en parlait ainsi :

— Elle commanderait, il obéirait, et tout irait bien.

Cependant comme ce mariage semblait de moins en moins possible, Mme Dalignac conseillait surtout à Jacques de faire les démarches qui lui rendraient au plus tôt ses enfants :

— Du courage ! Allons, lui dit-elle un jour.

Jacques eut un mouvement de tout son corps pour repousser on ne savait quoi, et ses deux bras lancés en avant me firent penser à la petite souris levant ses deux pattes vers le monstre qui s’apprêtait à la dévorer.