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VIII

Jacques rôdait dans l’avenue.

Bergeounette qui le voyait de sa place nous le signalait. Il marchait la tête baissée et son dos paraissait tout arrondi.

Après l’enterrement, il n’était pas rentré chez lui, et sa femme l’avait retrouvé pleurant dans la petite chambre de Sandrine.

La voisine qui ignorait le mariage de Jacques avait dit tout ce qu’elle savait de leur amour, de leurs veillées et de leurs enfants. Et la jeune femme profondément froissée avait quitté Paris en attendant son divorce.

Un soir que Jacques rôdait encore après le départ des ouvrières, Mme Dalignac l’appela d’un signe. Il fit le tour de l’atelier comme s’il espérait rencontrer Sandrine dans quelque coin, puis il dit :

— Je sais bien qu’elle n’est plus ici, mais c’est comme si elle y était encore.

Il était très amaigri, et il gardait son air du jour de l’enterrement.

Il prit vite l’habitude de revenir. Il montait bien avant le départ des ouvrières, et il s’asseyait