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MARIE-CLAIRE

meuble ; je me croyais encore sur la montagne, et j’étais seulement ennuyée que l’arrivée de sœur Marie-Aimée eût fait disparaître le palais avec tous ses personnages.

Elle me découvrit au balancement de mes jambes ; et je m’aperçus en même temps qu’elle que j’étais sur une armoire.

Elle resta un moment les yeux levés vers moi ; puis, elle tira de la poche de son tablier un morceau de pain, un bout de boudin, une petite fiole de vin, me montra chaque chose l’une après l’autre, et, la voix fâchée, elle dit :

— C’était pour toi ; eh bien, voilà !

Elle remit le tout dans sa poche, et s’en alla.

Un instant après, Madeleine m’apporta du pain et de l’eau, et je restai jusqu’au soir sous le hangar.