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MARIE-CLAIRE

une sorte de déconsidération me venait pour sœur Marie-Aimée, que j’avais toujours crue sans défaut. Je comparais cette scène avec une autre qui s’était passée un jour de grand orage. Combien j’avais trouvé sœur Marie-Aimée au-dessus de tout, ce jour-là ! Je la revoyais, montée sur un banc : elle fermait tranquillement les hautes fenêtres en élevant ses beaux bras dont les larges manches se rabattaient sur ses épaules, et, pendant que nous étions épouvantées par les éclairs et les coups de vent furieux, elle disait d’une voix calme :

— Mais… c’est un ouragan !

Maintenant, sœur Marie-Aimée faisait reculer les petites filles au fond de la salle. Elle ouvrait la porte toute grande à la chatte, qui sortit en trois bonds.