Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/285

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n’est pas rare au Kentucky et elle y reste aussi l’hiver ; mais le long des côtes de nos États du sud, je n’en ai jamais rencontré, et je ne sache pas non plus qu’on y en ait aperçu.

Quand viennent le printemps et l’été, elle quitte les basses terres du milieu pour gagner les montagnes, où elle demeure généralement jusqu’à l’automne. Vers le 20 d’avril, on voit le mâle et la femelle occupés à bâtir leur nid dans les parties couvertes et reculées des forêts. J’ai trouvé plusieurs de ces nids sur des buissons, à dix pieds au plus de terre et sans aucune apparence de choix entre les diverses espèces d’arbres ; néanmoins, il est ordinairement placé vers le haut et assis à la jonction de deux branches. Grand comme celui du robin, il se compose en dehors de grosses herbes, de feuilles et de mousse ; intérieurement, de racines fibreuses sur lesquelles est étendu un lit de plumes de dindon et de faisan. Les œufs, au nombre de quatre à cinq, sont d’un cendré foncé, avec de nombreuses taches et des raies d’un brun clair au gros bout. L’incubation dure quinze jours.

Les petits paraissent d’abord d’un bleuâtre terne ; mais quand ils sont recouverts de plumes, ils prennent, en dessus, une teinte d’un roux sombre, avec des barres en zigzag, de la gorge à l’abdomen. Ils conservent cette livrée jusque bien avant dans l’automne, et quelqu’un qui n’aurait pas l’habitude d’observer ces oiseaux, regarderait ceux-ci comme appartenant à une espèce différente. Ils demeurent tout ce temps avec leurs parents et souvent même pendant l’hiver. Leur