Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/125

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tournant autour de vous, mais toujours à une distance respectueuse. Si vous venez à trouver les petits, qui partent grand train dès qu’ils sont éclos, le père et la mère manifestent la plus vive anxiété ; ils se mettent à courir devant vous, voltigent au-dessus de votre tête, en faisant entendre une note particulière, pour les avertir de se fouler sur le sable et parmi les débris de coquilles, au milieu desquels, en effet, à cause de leur couleur d’un sombre grisâtre, il est rare qu’on les aperçoive, à moins de passer tout à côté d’eux ; mais si cela arrive, ils décampent avec un cri plaintif qui redouble le désespoir des parents. Leur corps est, à ce moment, presque tout rond ; et les raies qu’ils ont au derrière et sur le croupion, comme aussi la pointe recourbée de leur bec, vous les feraient prendre pour tout autre chose que de jeunes Huîtriers. Je m’en suis procuré quelques-uns qui, bien qu’ayant toutes leurs plumes et paraissant âgés de plus d’un mois, étaient encore incapables de voler. Ils semblaient appesantis par la graisse, et on les attrapait assez vite en les poursuivant sur le sable. On ne voyait, aux environs, ni le père ni la mère ; cependant je doute fort qu’ils pussent déjà par eux-mêmes subvenir à leurs besoins ; et je crois plutôt qu’ainsi que beaucoup de jeunes oiseaux, dans d’autres espèces, ils étaient visités et approvisionnés par leurs parents, à certaines heures du jour et de la nuit, comme c’est le cas, par exemple, pour les hérons et les ibis ; car l’Huîtrier lui-même n’est que très peu nocturne.

Au commencement d’octobre ils reviennent vers le