Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/197

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contre une barrière, de son mendiant attaqué par le dogue du riche… Chaque feuille que vous tournez du commencement à la fin de cet incomparable recueil, fait passer sous vos yeux une succession de scènes qui toutes se disputent votre admiration ; et sans aucun doute vous concluez, comme moi, que, dans cette voie qui est proprement la sienne, personne jusqu’ici ne l’a égalé. Cependant je ne prétends pas qu’il n’y ait, de nos jours, ou que dans la suite il ne doive y avoir des hommes dont les travaux, sous certains rapports, ne soient appelés à balancer, sinon même à surpasser ceux-ci ; mais toujours est-il qu’on peut dire de Thomas Bewick, en ce qui concerne la gravure sur bois, ce que l’on dira éternellement de Linné, pour l’histoire naturelle : que, s’il ne l’a pas créée, il a du moins jeté sur cet art une vive lumière, qu’il l’a renouvelé et en a été l’illustre promoteur.




LE GRAND GOËLAND À MANTEAU NOIR.


Dans les hautes régions de l’air piquant et raréfié, bien loin au-dessus des redoutables écueils qui bordent les côtes désolées du Labrador, plane fièrement sur ses ailes qu’on dirait immobiles le Goëland tyran, semblable à l’aigle, tant son vol est calme et majestueux.