Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/224

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vingt et un qui avaient été tués dans un seul jour par le vétéran et son fils. Ces maîtres tireurs me disaient que, pour réussir à cette chasse, il leur fallait se tenir à l’ancre, sur leur petit bateau, à cinquante milles environ des îles escarpées autour desquelles les canards viennent se reposer dans cette saison et chercher leur nourriture. Pendant qu’ils passaient en l’air, sur de longues files, ils étaient assez heureux pour en abattre, de temps à autre, deux du même coup ; et parfois il leur arrivait de tuer de cette manière un Eider royal, les deux espèces ayant coutume d’aller ensemble pendant l’hiver. À Boston, les Eiders, à ce moment, se vendaient de 50 à 75 cents la paire, bien qu’étant très recherchés par les gourmets.

Le 31 mai 1833, mon fils et sa société tuèrent six Eiders, sur l’île de Grand-Manan, dans la baie de Fundy, où ces oiseaux étaient arrivés en nombre considérable et commençaient précisément à nicher. À plus de cinquante mètres de l’eau, ils trouvèrent un nid où il y avait deux œufs, mais sans la moindre trace d’édredon.

En prenant terre au Labrador, le 18 juin même année, nous aperçûmes une grande quantité de Canards de mer, nom que les pêcheurs et chasseurs de cette côte, comme aussi ceux de notre pays, donnent à l’Eider et à quelques autres espèces. Sur une île de la baie aux perdrix, nous tuâmes plusieurs femelles. Ces oiseaux, alors trop occupés, faisaient peu d’attention à nous, et parfois nous laissaient approcher à quelques pieds, avant de quitter leurs nids ; et ces derniers étaient