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LE PÉTREL FULMAR.


Le Fulmar, oiseau de moyenne taille, est cependant doué d’une force considérable, et se fait remarquer par son vol puissant et bien soutenu. En automne et en hiver, on le voit sur nos côtes de l’Est, qu’il abandonne au commencement de l’été, pour gagner, au Nord, les retraites où il élève ses petits. Je ne l’ai jamais trouvé plus bas que Long-Island ; mais, en revanche, je l’ai souvent rencontré sur les bancs de Terre-Neuve et sur l’espace qui de là s’étend jusqu’à nos rivages. De septembre à mai il est véritablement très commun, surtout autour des bancs que fréquentent les pêcheurs de morue, et où il fait sa principale nourriture de leurs rebuts.

Un jour d’août, par un temps calme, et pendant une de mes traversées d’Angleterre à New-York, je me procurai plusieurs de ces oiseaux. Pour les attirer, nous n’avions qu’à jeter n’importe quoi par-dessus le bord ; ils venaient se poser autour du bâtiment, et ne semblaient pas le moins du monde effrayés d’un coup de fusil. Une fois j’en tuai un sur l’eau et si près de nous, que je pouvais parfaitement distinguer la couleur de ses yeux. On en voyait un grand nombre qui nageaient par petits pelotons de huit à dix ; et, de loin, ils parais-