Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/313

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remarquables : d’abord, quand ils ont toutes leurs plumes, leur couleur est uniformément celle qu’on voit sur les parties supérieures des jeunes femelles, et dans la suite les teintes ne font que se prononcer. Le brunâtre devient noir, et ils montrent plus pures ces nuances de vert, de pourpre et de bronze que, sous certaines incidences de la lumière, reflète chaque partie de la tête, ainsi que le cou, le corps et même les ailes et la queue des vieux mâles. Ils s’accouplent aussi la troisième aimée. — Mais il est temps de revenir aux mœurs de cet intéressant oiseau.

La Frégate-Pélican est douée d’une puissance de vol supérieure peut-être à celle de tout autre oiseau. Quelque vif que soit le coup d’aile du sterne de Cayenne, des petites mouettes ou du labbe, elle semble ne se faire qu’un jeu de les dépasser. L’autour, le faucon d’Islande et le pèlerin, que je crois les plus légers de leur famille, sont obligés d’user de tous leurs moyens, quand ils donnent la chasse à la sarcelle aux ailes vertes ou au pigeon voyageur ; et encore ne les rattrapent-ils souvent qu’au bout d’un demi-mille. Mais l’oiseau dont je parle tombe pour ainsi dire du ciel, avec la rapidité de la foudre ; et quand il approche de sa victime que son œil perçant épiait, tandis qu’elle pêchait au loin, il s’élance, manœuvre de droite et de gauche pour lui couper la retraite, puis ouvre son bec recourbé et la force d’abandonner le poisson qu’elle venait de prendre. Voyez : là-bas, sur les vagues, saute le brillant dauphin, qui lui aussi poursuit une troupe de poissons volants, et s’attend à les saisir au moment où ils